KASURI
Kasuri est le mot japonais pour Ikat (Indonésien) qui désigne un tissu fabriqué avec des fibres teintes à des intervalles très précis de sorte qu'au moment du tissage des motifs et des images se créent.
FASO DAFANI
Faso danfani, littéralement "pagne tissé de la patrie", en dioula, une des langues du Burkina Faso est une étoffe de coton plutôt épaisse. Histoire fascinante à lire ici
« La tradition du tissage du coton est ancienne et se superpose à la progression de l'islam en Afrique de l'Ouest » Le filage est traditionnellement dévolu aux femmes et le tissage aux hommes. Grâce, entre autres, à Thomas Sankara, dans les années 1980, qui aide à promouvoir l'émancipation des femmes parallèlement au développement des productions nationales, en particulier celle de tissus locaux, à entraîné l'essor du tissage féminin. »
Refusant le coton transgénique de Monsanto, le Burkina Faso est en avance sur le développement du coton biologique en Afrique de l’Ouest. Ces pagnes tissés sont fabriqués par des femmes aux alentours de Ouagadougou.
Pour la petite histoire d’une rencontre, je suis allé au Burkina Faso en 2015, c’était une chance inouïe et une expérience transformatrice. J’y ai rencontré des gens merveilleux dont la réputation de générosité n’est pas à démontrer. Voici quelques photos.
INDIGO
La teinture à l’indigo est un pigment naturel que l’on extraitdes feuilles d’une plante, l’Indigofera tinctoria, ils existent plusieurs variétés de cette plante dans les régions au climat tropical. Les feuilles de l’indigotier sont fermentées pour obtenir le pigment bleu. La teinture à l’indigo est tout à fait unique et est une des plus vieilles teintures dont on ait retrouvé les traces. Son histoire remonte à des milliers d’années et s’étend à de multiples cultures. Elle est aussi la seule teinture à devoir passé par un processus de réduction pour obtenir sa couleur finale. La pièce de tissu subit plusieurs trempages et par une réaction chimique d’oxydation au contact avec l’air, l’étoffe devient jaune-vert, puis redeviens bleu. La cuve d’indigo est vivante, en fermentation et peu se conserver toute une vie. La maitrise de l’indigo est un art sacré et est une tradition millénaire transmise de génération en génération.
Extrait de l'article paru dans Le Monde, Un tissus peruvien vieux de 6000 ans teint a l'indigo.
Et du blogue Cultures Maliennes, L'Indigo, la teinture traditionnelle et ancestrale au Mali.
SELVEDGE DENIM
Il y a une érudition très pointue autour du denim, on parle de “raw” ( jeans de cru !? blague) de “selvedge” et toutes ces appellations. Le mot “selvedge” vient de Self Edge, en français, bord fini. La lisière d’un rouleau de selvedge denim est fini tissé et renforcé, et est plus solide du a un tissage serré. Le renforcement est souvent fait par un fil d’une couleur contrastante. Historiquement Levis’s utilisait le rouge. Et si aujourd’hui c est le rouge que l’on retrouve le plus, c’est que les fabricants de Selvedge les plus reconnus sont Cone Mills USA, qui tissait le denim pour Levis’s et Kurabo, Japon, lesquels ont, après la 2e guerre mondiale, racheté les métiers à tisser qui produisait ce type de denim.
Le selvedge denim est un tissu sergé qui est produit plus serré donc plus durable et de meilleure qualité. Du a son bord fini les lisières de ce denim ne s’effilochent pas.
Vers la fin des années 1800, les machines européennes produisent des tissus sergés tissés très serrés et très peu large ( 75 cm ) l’authentique selevegde denim destine bien sûr au vêtement de travail. Avec l’expansion industrielle et la demande croissante pour le denim, soit après la 2e guerre, les usines abandonnent ces machines pour de nouvelle qui produisent plus vite et plus large, mais de moindre qualité. L’indigo naturel est aussi remplacé par la teinture synthétique. Ainsi le Selvedge denim disparait peu à peu pour refaire son apparition dans les années 80 lorsque les Japonais commencent à importer les machines pour produire leur propre selvedge denim.
BASIN (OU BAZIN)
Le fameux tissu d’Afrique de l’Ouest avec son aspect rigide et lustré et son motif damasé est incomparable.
Du terme moyenâgeux « bombasin » issu de l’italien « bambagine » (coton), utilisé pour la confection de costumes traditionnels hauts de gamme.
« La fabrication du bazin est très compliquée comparé au tissu wax, le damassé est obtenu en tissant des fils fins obtenus avec le coton de qualité supérieure. Le fil est trempé dans un bain d'alcali pour le blanchir puis dans de la soude caustique pour lui donner du gonflant. Il est ensuite lissé à haute température et haute pression dans des cylindres souvent enduits de cire. Le tissu est lavé, trempé dans un bain de teinture, égoutté, retrempé... jusqu'à obtenir la couleur souhaitée. Traditionnellement, le tissu damassé est trempé dans de la gomme arabique pour lui donner son côté brillant et raide.
Le bazin n'est pas repassé, mais frappé sur un billot de bois ce qui lui donne son brillant et sa raideur ; cela a occasionné un nouveau métier : " tapeurs de bazin ".
Le costume perd de son brillant au fur et à mesure des lavages, il faut alors le retremper dans de la gomme arabique avant de le taper à nouveau. »
Pour en savoir plus, voir l'article Wax et bazin, quand les africains s'approprient une production venue d'ailleurs.